Bicentenaire page 2
Publié le vendredi 4 mai 2012 13:52 - Mis à jour le lundi 7 mai 2012 17:06
Bicentenaire Page 2
Apparemment, tout commence le 25 juin 1806, il y a exactement 200 ans jour pour jour, par le décret de Napoléon, je cite : « Au Palais de Saint-Cloud le 25 juin 1806 Napoléon, empereur des Français et roi d’Italie, sur le rapport de notre ministre de l’Intérieur, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
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Article 1er. Le Bâtiment du ci-devant séminaire de Saint-Gaudens, département de la Haute Garonne, est concédé à cette commune pour l’usage de l’école secondaire particulière établie dans son enceinte et dirigée par le sieur Rouquière.
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- Article 2. Notre ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution du présent décret.
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Signé : Napoléon.
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Tout bon élève de seconde se souvient parfaitement que c’est en 1802 que Bonaparte Premier Consul a réorganisé l’enseignement en France par la grande loi sur l’instruction publique du 11 floréal an X, c’est à dire le 1er mai 1802 : c’est elle qui a créé les lycées (une trentaine pour toute la France) et les écoles secondaires, établies et entretenues par les communes ou des particuliers.
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Or, c’est seulement en 1806 que Saint-Gaudens est atteint. Pourquoi si tard ? Avons-nous été oubliés au fin fond de la France, près des Pyrénées ? Pas de honte : même le célèbre Lycée Pierre de Fermat de Toulouse a attendu lui aussi 4 ans pour être créé ; il nous a simplement précédé de quelques semaines pour la commémoration.
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Mais revenons à notre décret du 25 juin. Et une première question se pose : cette école secondaire surgit-elle du néant ? Napoléon a-t-il construit sur du sable ? Evidemment non ! En un mot, qu’y avait-il avant ? Peut-on faire la préhistoire de cette école ? La réponse est facilitée par le travail consciencieux d’un maire de Saint-Gaudens, Jean-Marie Gabriel Duran. Celui-ci adresse le 29 janvier 1836 au sous-préfet un rapport sur « l’état de l’instruction secondaire à Saint-Gaudens en 1789 ». Cet homme, fils d’un avocat au Parlement, avait 16 ans en 1789 et nous apporte un éclairage intéressant. Je le cite en partie « en 1789, et longtemps avant cette date, il existait un collège où 100 élèves externes recevaient une instruction gratuite ». Il se trouvait dans le bâtiment communal (Hôtel de ville) et 3 régents y professaient le latin, l’histoire et la rhétorique ; ils étaient nommés, après concours, par la municipalité et le chapitre réunis, et payés par ce dernier. Je rappelle au passage que chapitre est le nom donné à une assemblée d’ecclésiastiques, ici celle des chanoines de la collégiale de Saint-Gaudens, c’est-à-dire des clercs chargés d’aider l’évêque dans sa tâche. En parallèle, une chaire gratuite de philosophie était ouverte au couvent des Dominicains ou Jacobains (il était situé à l’emplacement actuel de la Caisse d’Epargne) : le professeur était payé par les Etats du Nébouzan. Il y avait aussi à Saint-Gaudens 2 pensions particulières.