Bicentenaire page 3
Publié le vendredi 4 mai 2012 13:51 - Mis à jour le lundi 7 mai 2012 17:05
Bicentenaire page 3
Depuis quand existait ce collège ?
On peut imaginer qu’il est né à la fin du XVIe siècle, si l’on se fit aux ordonnances royales de 1560 et 1576 qui rendent obligatoire l’établissement de régents dans tous les lieux où sont installés un chapitre, à la suite des décrets du concile de Trente en 1545. Or le chapitre de Saint-Gaudens trouvait sans doute la charge trop lourde et, comme le rapporte fort ironiquement Joseph Picot « il se faisait tirer l’oreille ». Les consuls de la ville ont alors fait appel au Parlement de Toulouse qui, par un arrêté de 1602, ordonne au chapitre – je cite – « d’entretenir précepteur et régent des escholles de la ville ».
Quand cette école devint-elle collège ?
Au cours du XVIIè siècle sans doute : une délibération de 1668 des Etats du Nébouzan – tout le monde sait bien que Saint-Gaudens était la capitale du Nébouzan – créé le cours de philosophie gratuit au couvent des Dominicains de Saint-Gaudens pour les « escholiers natifs du pays ». Or, s’il y avait des élèves pour ce cours, il fallait bien qu’ils aient été formés avant, donc il y avait nécessairement un collège. Mais il faut attendre le XVIIIè siècle, 1740 exactement, pour en être sûrs ! C’est toujours une délibération des Etats du Nébouzan qui mentionne clairement, à propos d’une subvention de 50 livres, les « écoliers de collège ». Cette sollicitude des Etats du Nébouzan envers le collège persista, puisque cette subvention de 50 livres figure encore dans la liste des dépenses de 1768, 1769 et 1789. En 1780, nouvelle mention du collège de Saint-Gaudens, cette fois dans une ordonnance royale qui le laïcise, en même temps que celui de Saint-Bertrand. Finalement, sur le collège lui-même, nous savons assez peu de chose, sinon, d’après Yves Dufor, le nom de quelques élèves connus, comme les généraux Jean Pégot-Ogier, Lapène et Pelleport.
Voilà pour le collège d’ancien régime. Mais qu’en est-il du ci-devant séminaire ? Dans quels locaux va s’installer l’établissement napoléonien ? Ce sont les bâtiments du grand séminaire de l’évêché du Comminges. Ils datent du XVIIè siècle du moins pour la partie initiale. C’est l’évêque Gilbert de Choiseul qui décide de la construction d’un séminaire à Saint-Gaudens : en 1668, il achète un terrain hors de la ville, près de la porte de Toulouse. Malheureusement, la pénurie de ressources prolongea les travaux pendant 44 ans ! C’est seulement en 1712 que l’évêque Olivier de Lubières du Boucher peut ouvrir l’établissement avec l’autorisation du roi Louis XVI. Le dernier évêque du Comminges Charles-Antoine d’Osmont agrandit les bâtiments, commença la construction d’une chapelle et vint lui-même s’installer dans la maison épiscopale construite à côté, vers l’ouest, choisissant ainsi d’être plus au centre de son diocèse. Ses prédécesseurs résidaient jusqu’alors l’été à Saint-Bertrand et l’hiver à Alan où ils trouvaient des températures plus clémentes.