Bicentenaire page 4
Publié le vendredi 4 mai 2012 13:51 - Mis à jour le lundi 7 mai 2012 17:04
Bicentenaire page 4 :
Puis la révolution survient : Le collège disparaît en 1791. On sait seulement qu’une école secondaire privée fut organisée dans l’ancien couvent des Dominicains devenu libre, par un ancien professeur du collège nommé Rouquière. Lors de la rentrée 1804, le journal du Département de la Haute Garonne le présente ainsi : « Le Sieur Rouquière a 120 élèves. Il a un excellent professeur de littérature et un professeur de mathématiques sera présenté aux parents… Si l’on examine le collège sous le point de vue de l’intérêt public, on voit avec plaisir qu’il se soit formé au pied des Pyrénées. A côté de tous les cours, lecture et habituelles disciplines, on y pratique les langues étrangères, grec, anglais, espagnol, commerce, beaux arts, musique et instruments. Prix : 150 F par an – 108 F sans latin. Enfant : 72 F – Pension complète : 600 F ».
Pendant ce temps, le grand séminaire avait disparu, emporté par la tourmente révolutionnaire comme les autres établissements religieux de l’Ancien Régime. Henri Martin estime à 60000 livres l’ensemble des bâtiments du séminaire, église et dépendances comprises. Mais ils reviennent au district de Saint-Gaudens et sont affectés tout d’abord à la caserne de gendarmerie ; ils serviront de prison d’Etat : c’est là que furent internés les prisonniers royalistes de la bataille de Montrejeau de 1799. En fait, une toute petite partie du séminaire fut vendue comme bien national ; un seul lot, le 24 messidor an IV, fut acheté par un certain Gazave, négociant à Toulouse : Il comportait l’écurie, la basse-cour et un morceau de jardin.
Alors que tout ce qui avait appartenu au chapitre était vendu en l’an VI à Fazeuille ainsi que le monastère des Dominicains en l’an IX, l’essentiel du grand séminaire et l’évêché voisin restèrent dans le domaine public, donc disponibles.
Voilà, le décor est planté, et notre histoire peut maintenant réellement commencer avec la fondation officielle du 25 juin 1806 : Napoléon décide l’installation de l’école secondaire particulière de la commune de Saint-Gaudens dans les locaux de l’ancien séminaire sous la direction du sieur Rouquière, assurant ainsi une continuité évidente avec l’institution précédente de l’Ancien Régime.
On connaît maintenant la date, les lieux, les hommes, mais quelle appellation ?
En fait, il faudra attendre près de deux ans pour que cette école reçoive le nom officiel de collège sous lequel nous le connaissons aujourd’hui. En effet, par l’énorme décret du 17 mars 1808, Napoléon organise tout l’enseignement en France. L’Université reçoit le monopole et l’ordre hiérarchique des établissements est ainsi établi…pour longtemps : Les facultés, les lycées, les collèges (écoles secondaires communales), les institutions et les pensions tenues par des maîtres particuliers, enfin les petites écoles. La même année 1808, un autre décret impérial du 27 juillet confirme la propriété officielle du ci-devant évêché et ses dépendances à la Sous-Préfecture de Saint-Gaudens. Tout est enfin en place, le collège peut maintenant fonctionner !