Bicentenaire page 6
Publié le vendredi 4 mai 2012 13:48 - Mis à jour le lundi 7 mai 2012 17:01
Bicentenaire page 6.
Le collège existe : c’est parti, et bien parti ! Le Préfet lui-même l’a dit. Cependant, un épisode bref, mais douloureux, eut lieu en 1814. D’après Yves Dufor, une partie de l’armée anglaise, à la poursuite du Maréchal Soult opérant une retraite, passa par Saint-Gaudens. Quelques soldats ennemis entrèrent de force dans le collège. Les élèves furent indignés de cette violation. Ce ne sera pas la dernière !
La paix revenue, le collège se développe sous l’impulsion de Ricaud qui avait très vite remplacé Rouquière comme Principal du collège. Comme le dit avec naïveté Yves Dufor « Le collège était le seul établissement régulier d’enseignement secondaire du pays ; il était aussi bien tenu que possible et il se produisait dans nos montagnes un vrai réveil intellectuel. Aussi le nombre d’élèves arrivera-t-il en peu de temps à près de deux cents ». Vers 1820, il y a déjà huit classes de latin.
Seule la concurrence du petit séminaire de Polignan créé en 1822 lui enlève provisoirement une partie des élèves. Pourquoi ? N’oublions pas que dans les collèges municipaux l’enseignement était payant, les cotisations parentales formant une part non négligeable du budget. Seules les classes sociales aisées pouvaient donc payer des études secondaires à leurs enfants : Beaucoup choisirent alors Polignan plutôt que Saint-Gaudens. Heureusement, les ordonnances de Charles X en juin 1828 limitent les effectifs des séminaires…et retour de balancier, le collège de Saint-Gaudens retrouve ses élèves.
Ce fut alors une période dorée pour lui. Des cours nouveaux sont créés : Philosophie, préparation au bac, aux grandes écoles, classe de droit commercial, de langues vivantes. En 1848, l’effectif atteint 250 élèves et une dizaine de professeurs. Yves Dufor, lyrique, peut vanter alors « le vénérable édifice presque séculaire flanqué de deux larges tours qui lui donne tout l’air d’un château de la Renaissance » et « le panorama sur l’admirable panorama pyrénéen ». Pour donner plus d’éclat à cet établissement en pleine croissance, la cour d’honneur fut dotée de la colonnade du nord qui constitue encore aujourd’hui un de ses charmes un peu désuet.