Bicentenaire page 7
Publié le vendredi 4 mai 2012 13:44 - Mis à jour le lundi 7 mai 2012 17:00
Bicentenaire page 7.
Après un bref coup d’arrêt dans les années 1850 suite à la loi Falloux, l’essor reprend de plus belle, à trois niveaux :
Essor au niveau pédagogique d’abord : Introduction de l’enseignement scientifique avec les mathématiques, puis de l’enseignement du français ou spécial, c’est-à-dire sans latin – ce qui occasionna bien des résistances, déjà … comme souvent lorsqu’on introduit des nouveautés dans l’enseignement. Je cite à nouveau Yves Dufor : « Quand cet enseignement fit son apparition dans les établissements d’enseignement classique, sous le modeste nom d’enseignement professionnel, il rencontra beaucoup de résistance ; on le traita en étranger, en ennemi. Ce nouvel intrus, disaient les opposants, est destiné à révolutionner nos lycées et nos collèges. Il est humble aujourd’hui, timide et ne sait assez se cacher, mais il grandira, il deviendra fort et hautain, il aura ses examens et ses grades, il finira par détrôner, par supplanter son viel ami. C’est un serpent que l’Université réchauffe dans son sein. « J’embrasse mon rival, mais c’est pour mieux l’étouffer ». Les études classiques finiront, sinon par sombrer, du moins par s’affaiblir, et cet affaiblissement sera un signe infaillible de la déchéance de l’esprit français ». On croirait entendre certaines affirmations du XXè siècle, à propos du technique par rapport à l’enseignement général ! Heureusement Dufor ajoute en 1885 « Or, s’il y a eu quelques tiraillements au début entre ces deux enseignements, ils vivent aujourd’hui en bons camarades, en frères. Le temps sans doute, ne fera que renforcer les liens qui les ont enchaînés l’un à l’autre pour le bien général des études et du développement des intelligences ».
Essor au niveau matériel ensuite avec la rénovation et l’agrandissement du collège sous l’impulsion du maire jean Bepmale à partir de 1884. Ce personnage fait l’objet depuis 2006 d’une exposition au musée de Saint-Gaudens présentant de nombreuses facettes de son talent. Ancien élève, avocat député de la Haute Garonne, sénateur même, il s’est passionné pour le développement de l’enseignement…et de la ville. Il se rend à Paris au ministère de l’Instruction publique pour obtenir des subventions, restaure une partie des bâtiments, créé de nouveaux dortoirs. Il fait imprimer une brochure – une initiative hardie pour l’époque – qui faisait connaître les enseignements donnés au collège, l’organisation de la vie pédagogique, de l’internat et des règles de la discipline : C’était de la pub et du marqueting avant l’heure. Grâce aux subventions obtenues et à son labeur harassant, il donna au collège son aspect presque définitif avec la grande façade sur l’avenue et de nombreux aménagements internes : appartements, salles de classe rénovées, infirmerie, cuisine, réfectoire, préau.
Essor au niveau institutionnel : En application des lois Duruy et Goblet, c’est la création d’un enseignement secondaire pour filles par l’entremise d’une école primaire supérieure de jeunes filles préparant au brevet élémentaire. Elle fut installée dans les locaux de l’ancien couvent des religieuses de Saint-Gaudens. Construit au XVIIè siècle (1643) par l’évêque Hugues de Labatut pour les religieuses de Notre Dame de l’Assomption, passé en 1823 à la Congrégation des Dames de Nevers qui y dirigent un pensionnat et un hospice, il devient libre en 1885 au départ des religieuses. Il ne reste aujourd’hui des locaux d’origine que la chapelle Saint-Jacques d’une belle facture classique, dans le jardin public de Saint-Gaudens.